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Io attendo Dio con ingordigia
(Rimbaud).
Postato da: giacabi a 22:49 |
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rimbaud
Le strenne degli orfani
***I
La stanza è piena d'ombra; si sente vagamente
Di due fanciulli il triste e dolce mormorio. Chinano un po' la fronte, di sogno ancora greve, Sotto la bianca tenda che trema e si solleva... - Gli uccelli intirizziti si stringono di fuori; Le ali s'intorpidiscono nel grigiore del cielo; E l'Anno nuovo ride, con la sua scia brumosa, Strascicando le pieghe della veste nevosa, Sorride e insieme piange, rabbrividisce e canta...
II
Ora i due fanciullini, sotto la tenda viva,
Parlano piano come si fa a notte fonda. Ascoltano, pensosi, un mormorio lontano... Sussultano sovente alla chiara voce d'oro, Del timbro mattinale, che scandisce ostinato Il suo ritmo metallico nel suo globo di vetro... - Poi, la stanza è gelata... si vedono per terra, Sparsi intorno ai lettini, dei vestitini neri: L'aspro vento d'inverno che geme sulla soglia Soffia dentro la casa il suo fiato affannoso. Si sente, in tutto ciò, che manca qualche cosa... - Non c'è dunque una madre per questi fanciullini, Madre dal fresco riso, dagli sguardi trionfanti? Ella ha dimenticato, a sera, sola e china, D'attizzare una fiamma strappandola alle ceneri, E di stender sui figli la lana ed il piumino Prima di ritirarsi esclamando: perdono... Non ha dunque previsto il freddo mattinale? Né ben sbarrato l'uscio alla bora invernale?... - Il sogno della madre è il tiepido tappeto, È il nido cotonato dove i fanciulli stretti, Come graziosi uccelli nella culla dei rami, Dormono un sonno dolce di candide visioni!... - Questo è soltanto un nido senza piume e calore, Dove i piccini han freddo, non dormono, han paura; Nido che il vento amaro deve aver reso gelido...
III
Il cuore ve l'ha detto: - son bimbi senza madre,
Non più la madre in casa! - e il padre è assai lontano!... - Una vecchia domestica, ne ha preso allora cura. I bimbi sono soli nella casa gelata; Orfani di quattr'anni, ecco che nella mente Si desta piano piano un ricordo ridente... Ed è come un rosario che si sgrana pregando: - Ah che bella mattina fu quella delle strenne! Ognuno, nella notte, vide i suoi doni in sogno, Un sogno strano in cui si vedono balocchi, Confetti in carta d'oro, gioielli scintillanti, Turbinare e danzare una danza sonora, Poi fuggir fra le tende, poi riapparire ancora! Si svegliavano presto, si alzavano gioiosi, Con le labbra golose, e sfregandosi gli occhi... Ed andavano insieme, coi capelli arruffati, Con lo sguardo raggiante delle feste più grandi, E coi piedini nudi sfiorando lievi il suolo, A bussar dolcemente alla porta materna... Entravano!... Ed allora quanti auguri... in pigiama, I baci replicati, e l'allegria concessa!
IV
Com'era affascinante, ridir quelle parole!
- Ma com'è ormai cambiata, la casa d'una volta: Un fuoco scoppiettava, chiaro, nel caminetto, Tutta la vecchia stanza ne era illuminata, E i riflessi vermigli del grande focolare, Sopra il mobilio lustro amavano danzare... - L'armadio senza chiavi!... Senza chiavi l'armadio! Ne guardavano spesso la porta bruna e nera... Senza chiavi!... che strano!... Spesso fantasticavano Sui misteri assopiti nei suoi fianchi di legno, E credevan di udire, nel fondo della toppa Vuota, un brusio lontano, vago e lieto sussurro... - Oggi la grande stanza dei genitori è vuota: Nessun riflesso rosso traluce dalla porta; Scomparsi i genitori, le chiavi, il focolare: E dunque niente baci, niente dolci sorprese! Che Capodanno triste sarà questo per loro! - E pensierosi, mentre dai grandi occhioni blu Sommessamente scende una lacrima amara, Mormorano: "Ma quando ritornerà la mamma?" ......................................................
V
Ora i due fanciullini dormono tristemente:
A vederli, direste che piangono dormendo, Tanto son gonfi gli occhi e il respiro penoso! Tutti i bambini piccoli hanno il cuore sì tenero! - Ma l'angelo delle culle asciuga i loro occhi, E mette un sogno lieto in quel sonno pesante, Un sogno sì gioioso che le labbra socchiuse Sembrano, sorridenti, mormorare qualcosa. - Sognano che, piegati sopra il braccino tondo, Nel gesto del risveglio, sporgono un po' la fronte, E il loro sguardo vago tutto intorno si posa... Credono di dormire in un paradiso rosa... Nel caminetto scoppia felice e canta il fuoco... Di là dalla finestra, si vede un cielo blu; La natura si desta e s'inebria di raggi... La terra, quasi spoglia, felice di rivivere, Ha fremiti di gioia sotto i baci del sole... E nella vecchia casa tutto è caldo e vermiglio: I vestiti da lutto non son più sparsi a terra, Il vento freddo ormai si è quietato alla porta... Si direbbe che là sia passata una fata!... - I fanciulli, gioiosi, hanno gridato... Là, Presso il letto materno, sotto un bel raggio rosa, Là, sul grande tappeto, risplende qualche cosa: Sono dei medaglioni d'argento, neri e bianchi; E giada e madreperla dai riflessi brillanti, Son cornicette nere, e corone di vetro, Con tre parole incise in oro: "A NOSTRA MADRE!"
Les étrennes des orphelins
La chambre est pleine d'ombre; on entend vaguement
De deux enfants le triste et doux chuchotement. Leur front se penche, encore alourdi par le rêve, Sous le long rideau blanc qui tremble et se soulève... - Au dehors les oiseaux se rapprochent frileux; Leur aile s'engourdit sous le ton gris des cieux; Et la nouvelle Année, à la suite brumeuse, Laissant traîner les plis de sa robe neigeuse, Sourit avec des pleurs, et chante en grelottant...
II
Or les petits enfants, sous le rideau flottant,
Parlent bas comme on fait dans une nuit obscure. Ils écoutent, pensifs, comme un lointain murmure... Ils tressaillent souvent à la claire voix d'or Du timbre matinal, qui frappe et frappe encor Son refrain métallique et son globe de verre... - Puis, la chambre est glacée... on voit traîner à terre, Épars autour des lits, des vêtements de deuil: L'âpre bise d'hiver qui se lamente au seuil Souffle dans le logis son haleine morose! On sent, dans tout cela, qu'il manque quelque chose... - Il n'est donc point de mère à ces pettits enfants, De mère au frais sourire, aux regards triomphants? Elle a donc oublié, le soir, seule et penchée, D'exciter une flamme à la cendre arrachée, D'amonceler sur eux la laine de l'édredon Avant de les quitter en leur criant : pardon. Elle n'a point prévu la froideur matinale, Ni bien fermé le seuil à la bise hivernale?... - Le rêve maternel, c'est le tiède tapiis, C'est le nid cotonneux où les enfants tapis, Comme de beaux oiseaux que balancent les branches, Dorment leur doux sommeil plein de visions blanches!... - Et là, - c'est comme un nid sans plummes, sans chaleur, Où les petits ont froid, ne dorment pas, ont peur; Un nid que doit avoir glacé la bise amère...
III
Votre coeur l'a compris : - ces enfants sont sans mère.
Plus de mère au logis ! - et le père est bien loin!... - Une vieille servante, alors, en a priis soin. Les petits sont tout seuls en la maison glacée; Orphelins de quatre ans, voilà qu'en leur pensée S'éveille, par degrés, un souvenir riant... C'est comme un chapelet qu'on égrène en priant: - Ah ! quel beau matin, que ce matin dees étrennes! Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes Dans quelque songe étrange où l'on voyait joujoux, Bonbons habillés d'or, étincelants bijoux, Tourbillonner, danser une danse sonore, Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore! On s'éveillait matin, on se levait joyeux, La lèvre affriandée, en se frottant les yeux... On allait, les cheveux emmêlés sur la tête, Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête, Et les petits pieds nus effleurant le plancher, Aux portes des parents tout doucement toucher... On entrait! Puis alors les souhaits... en chemise, Les baisers répétés, et la gaieté permise!
IV
Ah! c’était si charmant, ces mots dits tant de fois!
- Mais comme il est changé, le logis d''autrefois: Un grand feu pétillait, clair, dans la cheminée, Toute la vieille chambre était illuminée; Et les reflets vermeils, sortis du grand foyer, Sur les meubles vernis aimaient à tournoyer... - L'armoire était sans clefs ... sans clefs, la grande armoire! On regardait souvent sa porte brune et noire... Sans clefs!... c'était étrange ... on rêvait bien des fois Aux mystères dormant entre ses flancs de bois, Et l'on croyait ouïr, au fond de la serrure Béante, un bruit lointain, vague et joyeux murmure... - La chambre des parents est bien vide,, aujourd'hui: Aucun reflet vermeil sous la porte n'a lui; Il n'est point de parents, de foyer, de clefs prises: Partant, point de baisers, point de douces surprises! Oh! que le jour de l'an sera triste pour eux! - Et, tout pensifs, tandis que de leurss grands yeux bleus, Silencieusement tombe une larme amère, Ils murmurent: "Quand donc reviendra notre mère?" ......................................................
V
Maintenant, les petits sommeillent tristement:
Vous diriez, à les voir, qu'ils pleurent en dormant, Tant leurs yeux sont gonflés et leur souffle pénible! Les tout petits enfants ont le coeur si sensible! - Mais l'ange des berceaux vient essuyeer leurs yeux, Et dans ce lourd sommeil met un rêve joyeux, Un rêve si joyeux, que leur lèvre mi-close, Souriante, semblait murmurer quelque chose... - Ils rêvent que, penchés sur leur petiit bras rond, Doux geste du réveil, ils avancent le front, Et leur vague regard tout autour d'eux se pose... Ils se croient endormis dans un paradis rose... Au foyer plein d'éclairs chante gaiement le feu... Par la fenêtre on voit là-bas un beau ciel bleu; La nature s'éveille et de rayons s'enivre... La terre, demie-nue, heureuse de revivre, A des frissons de joie aux baisers du soleil... Et dans le vieux logis tout est tiède et vermeil: Les sombres vêtements ne jonchent plus la terre, La bise sous le seuil a fini par se taire... On dirait qu'une fée a passé dans cela!... - Les enfants, tout joyeux, ont jeté deeux cris... Là, Près du lit maternel, sous un beau rayon rose, Là, sur le grand tapis, resplendit quelque chose... Ce sont des médaillons argentés, noirs et blancs, De la nacre et du jais aux reflets scintillants; Des petits cadres noirs, des couronnes de verre, Ayant trois mots gravés en or: "A NOTRE MERE!" |
Postato da: giacabi a 18:25 |
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rimbaud
La croce consolatrice
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"
La mia salute fu in pericolo. Il terrore avanzava... Ero maturo per il
trapasso, e lungo una strada di pericoli la mia debolezza mi guidava ai
confini del mondo con la Cimmeria, patria dell'ombra e dei turbini...
Sul mare, che amavo come se avesse dovuto lavarmi da ogni sozzura,
vedevo levarsi la croce consolatrice... La Felicità era il mio destino,
il mio rimorso, il mio verme... La Felicità! il suo dente, dolce da
morire, mi avvertiva al canto del gallo, - ad matutinum, al Christus
venit - nelle più oscure città"
(Alchimia del verbo, ivi, p. 69).
Arturo Rimbaud
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Postato da: giacabi a 21:56 |
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rimbaud, croce
Il senso religioso
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I bianchi sbarcano. Il cannone! Bisogna sottomettersi al battesimo, abbigliarsi, lavorare.
Ho ricevuto al cuore il colpo di grazia. Ah! io non l’avevo previsto!
Io non ho mai fatto il male. I giorni mi saranno leggeri, il pentimento
mi sarà risparmiato. Io non avrò avuto i tormenti dell’anima quasi
morta al bene, dove risale la luce severa come i ceri funerari. La sorte
del figlio di famiglia, feretro prematuro coperto di limpide lacrime.
Senza dubbio la dissolutezza è stupida, il vizio è stupido; bisogna
gettare il putridume da una parte. Ma l’orologio non sarà arrivato a
rintoccare che l’ora del puro dolore! Sarò rapito come un bambino, per
giocare in paradiso nell’oblio di tutta la sventura?
Presto! vi sono altre vite? - Il sonno nella ricchezza è impossibile.
La ricchezza è sempre stata bene pubblico. L’amore divino soltanto
concede le chiavi della scienza. Io vedo che la natura non è che uno
spettacolo di bontà. Addio chimere, ideali, errori.
Il canto ragionevole degli angeli si alza dalla nave salvatrice: è
l’amore divino. - Due amori! io posso morire di amore terrestre, morire
di devozione. Io ho lasciato anime cui crescerà dentro la pena del mio
partire! Voi mi eleggete tra i naufraghi, quelli che restano non sono
miei amici?
Salvateli!
La ragione m’è nata. Il mondo è buono. Io benedirò la vita. Amerò i
miei fratelli. Non sono più le promesse di bimbo. Né la speranza di
scappare alla vecchiaia e alla morte. Dio fa la mia forza, e io lodo Dio.
ARTHUR RIMBAUD UNA STAGIONE ALL’INFERNO
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